Conférence

Conférence Rotary 26 avril 2021

Bonjour,

Je tiens d’abord à remercier Jean Marie et Annick Scotton qui lors d’un déjeuner dans sa maison bretonne m’ont invitée à faire une conférence au Rotary’s sur ma vie de ballerine dans le ballet classique. Je me présente, Anne Marie Goëau – Brissonnière, Maria Brissonskaya mon pseudonyme dans le monde de la danse. Je vous remercie de m’inviter aujourd’hui pour pouvoir revivre avec vous cet itinéraire de danseuse classique qui fût le mien, toujours unique pour chaque artiste de la danse classique.

Ma première photo après 1 an de danse classique à 11 ans et demi sur la scène de l’Ecole Normale de Musique de Paris, maquillée et en bandeaux!

 

MA FORMATION : 

Née dans une famille d’intellectuels de profession libérale, un peu de sang russe et une âme slave, je fus inscrite à 11 ans à l’Ecole Normale de musique de Paris pour mon début dans la danse classique. Mon premier professeur fût Maître André René Bertin.

Au bout de 6 mois, Maître A.R Bertin, voulut s’entretenir en privé avec Maman.

« Anne-Marie a un pied intéressant », un profane ne peut saisir l’expression, mais un jour ce pied montera sur les pointes et donnera un sens à tous mouvements des jambes, comme un pinceau dans la peinture. Le pied de la danseuse… il existe d’ailleurs une très belle sculpture de la cambrure du pied d’Anna Pavlova , la grande ballerine des Ballets russes de Diaghilev.

J’ai d’ailleurs beaucoup souffert, ce Maître Bertin attachait mon pied sur la barre, me le forçait à chaque cours particulier de ses mains pour le cambrer davantage à l’âge de 12 ans, mon tout début dans la danse.

Après ce rdv avec Maman, ou Mre Bertin avait presque exigé de Maman de me présenter à l’école de Danse de l’Opéra de Paris, Maman me demanda, j’avais 12 ans (limite d’âge du concours d’entrée à l ‘Ecole de danse de l’Opéra)

Préfères-tu la gymnastique ou les études ?

Bien entendu, pas tombé dans l’oreille d’une sourde, ma réponse fût : la Gym ! Moi qui avais une peur monstre du cours de gym, à cause des qualipettes arrières et grimper à la corde.

Je fus inscrite à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris pour la 1ère sélection, une visite dans une salle du Théâtre de l’Opéra de Paris avec un médecin et la directrice de l’école de danse de l’Opéra de Paris. La visite médicale se déroula bien et j’avais la morphologie longiligne requise pour la danse. Une vingtaine d’enfants furent reçus sur une centaine présentée.

Nous fîmes 3 mois de stage, un cours quotidien au Théâtre de l’Opéra après l’école en fin d’après-midi. A la fin de celui-ci nous présentions 1 variation commune pour réussir l’entrée à l’école de danse de l’Opéra de Paris en vue d’être un Petit Rat.

Qu’est-ce qu’un petit rat ?

Je fus admise à l’école de Danse pour ma 1ère année dans la classe de Mlle Moreau et ce fût mon adieu à l’enfant que j’étais. Une ex-danseuse de l’Opéra reste toujours une Mademoiselle, forme de respect intrinsèque au milieu de la danse. Il faut effectuer 6 années d’études, 6 divisions comme dans l’armée, pour passer le concours d’entrée du corps de Ballet de l’Opéra Garnier. A la fin de chaque année, il y a un examen et possibilité de renvoi de chaque élève. Différents motifs…souvent aléatoires se prêtent à cette tragédie de la vie de Petit Rat.

Les résultats annuels étaient une épreuve pour des enfants de 12 à 17 ans. Chaque année avant les grandes vacances, les résultats des examens de fin d’année des 6 divisions filles et garçons pour monter dans la division suivante étaient publiés au mur dans la cour Scribe de l’Opéra de Paris. Tous les membres de chaque famille attendaient la venue du papier mis au mur. Il était dur de savoir si on était renvoyée ou pas, tellement la cour Scribe grouillait de monde. J’avais la chance d’avoir un très grand frère dont la tête était plus haute que les autres et il lisait si mon nom figurait sur la bonne liste de ceux qui montaient de division. Que de pleurs et de dureté. Autant vous dire que le jour où vous devenez Petit Rat vous abandonnez l’enfance et tous ses rêves, rêver un seul rêve : devenir une Étoile de l’Opéra de Paris. Nous avions quelques spectacles où nous effectuons de la figuration dans les Opéras ou si besoin est, des danses d’enfants dans les ballets, Casse-Noisette autour de l’arbre de Noël, la danse des Négrillons d’Aida de Verdi.

Je ne sais pas s’il faut blanchir le mot négrillons vu les derniers propos d’Alexander Neef nouvel administrateur de l’Opéra, vu la nouvelle politique de la diversité dans l’art de la danse. Mais je me souviens des couches de noir sur le visage pour essayer de me transformer en négrillon moi qui était si pâlotte ! En plus des cours du jour, il nous arrivait à 13 ans de monter sur scène ou de participer à un tournage sur l’école de l’Opéra. Ma classe fût filmée dans le feuilleton télévisé de l’Age Heureux avec Danielle Darrieux. Il y avait le grand défilé, en tutu chaque année avec nos aînés sur la musique de La marche des Troyens d’Hector Berlioz partant du fin fond de derrière la Scène, du foyer de l’Opéra ou peignait jadis Degas ! Les petits rats alignés y sont couchés par terre, un projecteur s’allume et éclaire la plus jeune des petits rats qui se lève et défile, suivie rang par rang de l’école de danse fille et garçons, du corps de ballet hommes et femmes composé des quadrilles, coryphées, sujets intercalés des premiers danseurs et les Étoiles. A cette occasion, je me choisis un petit père 1er danseur Claude Ariel et une petite mère Étoile Claire Motte qui devaient me protéger. Un de mes amis de l’Ecole de danse défilait aussi Patrick Dupont. Il est mort récemment, à 62 ans et cela est bien triste pour la danse.

Divers professeurs m’accompagnèrent dans ma formation après Mre Bertin. Je suivis à partir de 14 ans des cours privés chez Nina Vyroubova,la muse de Serge Lifar grand chorégraphe, pour avoir de jolies mains et un joli port de bras russe… PHOTO salle Pleyel avec Nina.

Les études parallèles à la danse…Ma scolarité eut lieu à l’intérieur du Palais Garnier, le matin jusqu’au certificat d’études (insuffisant dans ma famille) mais pour la majorité de mes compagnes de mise, vu que l’engagement dans le corps de ballet pouvait être à 16 ans! Mes parents me mirent 2 ans au lycée Balzac. Puis il fût créé les classes artistes au lycée Racine, afin de poursuivre ses études avec un choix artistique. École le matin la danse l’après-midi. Je fus une des 1ères à avoir mon baccalauréat la même année que le concours d’engagement dans le corps de ballet à 17 ans. Astreignante année mais un bénéfice être pionnière de la possibilité de passer son baccalauréat avec la danse. 

L’ÉCOLE DE DANSE a son propre bâtiment aujourd’hui crée par Melle Claude Bessy en 1987.

Je vous lis un article de Wikipédia

Cette école est née en 1713. C’est la plus ancienne école de danse du monde occidental ! Mais elle dispose d’un bâtiment dédié seulement depuis 1987, date de la construction à Nanterre dans le quartier du Parc du bâtiment signé par l’architecte Christian de Portzamparc. Aujourd’hui la vocation initiale de l’école est restée intacte. L’école « a pour mission de former les danseurs du Ballet et d’assurer la formation professionnelle des danseurs ». 

L’enseignement de la Danse est dispensé sur six niveaux. Il est ouvert aux filles et aux garçons, de 8 à 18 ans.

C’est un enseignement pluridisciplinaire comprenant en plus des différents cours de danse (classique, caractère, contemporain, jazz, folklore et baroque), des cours complémentaires de musique, de mime, de comédie, de droit du spectacle, d’histoire de la danse ou encore d’anatomie ou de préparation physique. L’enseignement général (éducation nationale) est dispensé au sein de l’école du CE2 jusqu’au baccalauréat filière littéraire. Tant que l’élève est à l’école de danse il doit suivre sa scolarité, même après 16 ans.

Font aujourd’hui partie intégrante des enseignements :

  • Le défilé du corps de Ballet et son école
  • Les démonstrations de l’École de danse
  • Le Spectacle de l’École de danse
  • Ces trois manifestations se déroulent sur la scène du Palais Garnier devant le public. S’y ajoutent selon les années, des tournées en France ou à l’étranger

 Ce qui est bien : on permet aux jeunes danseurs de passer le bac et retomber sur ses pieds   S’il n’est pas engagé dans le corps de ballet, une reconversion éventuelle ce qui à mon époque n’existait pas. Il est évidemment beaucoup plus assisté que nous ne l’étions. Ce qui manque c’est le côté aventureux, tellement cette école est organisée.

Mais la formation est toujours et toujours est avec « L’Ecole Française » Il ne faut pas oublier à qui nous la devons : Louis 14 qui fonda en 1661 l’Academie de Danse Royale. Le vocabulaire de la danse, chassé, sissonnes, entrelacé viennent de Louis 14 qui inventa le fameux « entrechat royal ».

Alors pourquoi j’ai quitté l’Opéra ?

Le 1er ballet que j’ai vu à 12 ans était Spartacus dansé par le ballet du Bolchoi invité à l’Opéra de Paris. Je fus émerveillée de leur facilité à danser, la perfection dans la technique qui nous faisait apercevoir l’âme de l’artiste. Le saut des hommes, la grâce du port de bras russe, le plié tout cela me manquait et je devais un jour le trouver.

Alors à 24 ans je partis à Londres au hasard tout en gardant mon contrat à l’Opéra, rompre mon contrat était stressant ou trouver un engagement aussi sûr qu’à l’Opéra de Paris ou le contrat reste permanent jusqu’à la retraîte de 42 ans ? La question permanente pour un danseur, comme pour un acteur un film, la sécurité du travail ?

Un matin me voilà devant l’entrée des artistes du Covent Garden. Mon but était de suivre un training au Royal Ballet. Je n’osais pas rentrer, mais arrive l’étoile n°1 anglaise Merle Park qui me propose gentiment de la suivre… le pur hasard, je bluffais, alors quadrille à l’Opéra. Merle Park m’emmena directement au vestiaire des solistes. Après tout j’appartenais à l’Opera de Paris, c’est pas mal !

Je prenais les cours tous les jours avec la compagnie du Royal ballet, Nureyev était devant moi à la barre ! Mme Sulamith Messerer (80 ans) pédagogue du ballet du Bolchoi donnait le cours. Elle avait immigrée de la Russie à 80 ans pour faire réussir son fils Micha danseur au Bolchoi sans succès au Covent Garden. Enfin j’allais découvrir l’école russe, et un peu d’école anglaise.

Sulamith m’appréciait en tant que ballerine et me prit en protégée, ma vraie petite mère. C’était la tante de Maia Plissetskaya. Elle fut aussi son pédagogue ainsi que son frère Assaf Messerer. La famille Messerer est une grande dynastie de danseurs et pédagogues russes du Bolchoi .

Je m’installais avec eux à Londres et quittais definitivement l’Opéra de Paris. A l’occasion de la célébration des 80 ans de Sulamith Messerer, je dansais en étoile pour la 1ère fois le rôle de la princesse Gayaneh ayant pour partenaire son fils Micha (soliste du Bolshoi) à côtés de grands noms internationaux de la danse à seulement 25 ans.

 Le « Great ballet Gala »au Colyseum de Londres en 80, une soirée très glamour de la danse. J’eus l’occasion de revoir Patrick Dupont qui y étais invité.

Cependant, un scandale, Carla Fracci (étoile de Milan) refusa de danser, fit un grand cinéma et repartit pour l’Italie le jour même se comportant en Greta Garbo. Le répertoire de cette soirée devait être russe et Carla ne voulait danser que le sien. Une primaballerina est une diva .

Ce fût mon premier spectacle et ma première critique de danse de Fernau Hall un des plus grands auteurs anglais sur la danse et critique de ballet. Il a aujourd’hui 106 ans et sévit encore. Je dis sévit car les critiques sont craints des danseurs. Nureyev disait les critiques étaient du papier toilette !

J‘avais gagné, je restais sous la protection ou tutelle!  des Messerer au Covent Garden pour apprendre le répertoire traditionnel russe Lac des Cygnes(Cygne blanc(Odette) ,Don Qui(Kitri), Giselle, La Belle au bois Dormant (Aurore)(Soukoutschik( Casse Noisette) Mascha.

PHOTOS des différents rôles

2 ans d‘un training Davai Davai avec la cravache russe, toujours recommencer un mouvement pour atteindre une perfection imaginaire du respect de la tradition de l‘école russe de Perm, Kiew,Moscou de touts les précédents pédagogues russes du début du 20 ème siècle. Nous échangions sur la révolution russe, Mme Messerer l’avait vécu. La danse le jour et le soir les pirojkis, pelmenis,

Et Wodka!

Puis j‘auditionnais pour une tournée en Angleterre, une 2ème en Allemagne pour tester mes rôles. Je travaillais avec l‘English National Ballet avec Gallina Samsova.

Il me fallait la scène ayant quitté l‘Opéra et n‘étant plus fonctionnaire dans la sécurité d’un engagement dans un théâtre. Je devais trouver les contrats et faire mes armes: 9 casse noisette par semaine , matinée soirée 2x par semaine. Ma tête tournait dans les manèges mais la volonté et la passion vous motive à vous dépasser physiquement, mentalement sans burn-out.L‘espoir aussi de danser mieux au prochain spectacle vous maintient en suspens comme sauter plus haut, tendre la jambe plus, tenir un équilibre davantage. Cela est l‘apprentissage de tout jeune danseur à la recherche de ses marques pour devenir étoile. Chercher toujours chercher…sans abandonner. 

Après ces 2 tournées tests, retour aux classes du Covent Garden et réflexion de Mme Messerer : il faut travailler la Variation du Cygne noir, PHOTO d’Odile dans la chorégraphie qu’elle avait dansée elle-même dans les années 40,

très difficile mais un  grand effet sur le public. On sort l’artillerie lourde au début de la variation, pirouette fouetté attitude 4 X et il ne faut pas sourciller du pas de jambe.

Idée de Mme Messerer, envoyer ma photo à un grand manager de ballet allemand et me proposer avec son fils Micha pour une très Bolchoi (grand en russe) tournée en Allemagne. Réponse du Manager allemand dans la semaine me convoquant à Paris pour une audition avec des étoiles de l’Opéra de Paris.

Tout le jury était contre moi. Comment vous ne pouvez engager cette personne qui a quitté l’Opéra… Mes collègues de l’Opéra étaient très jalouses.Le manager allemand aimant l’école russe tient à m’engager envers et contre tout.

J’ai le rôle, mais en 2ème distribution. Je n’avais jamais dansé le Lac des Cygnes. Souvent il y a 2 ballerines, 1 pour le cygne noir une pour le blanc.

Je me souviens de mon 1er Lac dans ma loge d’artiste, me chauffant, me maquillant et prétendant l’avoir dansé en entier à mon manager. Convaincue de remplir mon contrat même si je mourrais de trac.

Dans le Cygne noir, au moment de bravoure de la coda du pas de 2, il n’y a les fameux 32 tours fouettés (terreur de toute ballerine). J’eus très peur, je les finis à la limite du trou noir de la fosse d’orchestre sans y tomber. Mes critiques furent excellentes et je m’appropriai tous les spectacles du reste de la tournée.

Là commença « le making off « de ma carrière allemande » en tant que « Maria Brissonskaya ». Après la tournée allemande, je restai à Berlin, ville passionnante, même avec le mur. J’eus l’occasion de travailler au StattsOper à l’Est, à l’ouest au Deutsche Oper avec des coachs russes extraordinaires comme Olga Moiseieva (1ère partenaire de Nureyev au Marinsky ou anciennement Kirov. Après un de mes spectacles à Berlin à l’ICC, je dînais dehors et entendais des cris, une foule énorme chantait, des feux d’artifice éclairaient l’arc de Brandebourg, une nuit extraordinaire. Le lendemain je marchais avec tous Unter den Linden à l’est.

J’ai créé beaucoup de tournées ayant un répertoire différent, des artistes et corps de ballet venant d’Europe, d’Europe centrale, de Russie, d’Amérique, de Turquie. Cela pendant 18 ans, à raison de 5 mois minimum de spectacles par an.

Vous pensez bien qu’il me fallait avoir une programmation solide, d’excellents danseurs, si possible médaille d’or du concours de Varna ou Moscou. Photo AIDAR AHMEDOV en répétition.

Nous revenions chaque année la semaine de Noel pour danser au Philarmonie de Cologne 6 spectacles annuels durant 18 ans.

C’est ainsi qu’ancienne danseuse de l’Opera, j’organisai une tournée avec des étoiles de l’Opéra. Jean Yves L’ormeau, Carole Arbo, Elisabeth Maurin Et surtout j’invitai Guillem à Francfort danser son 1er 2ème acte de Giselle avec Nureyev. Et moi je dansai Don Qui et Adagietto avec un des plus grands danseurs du Bolchoi ballet Sacha Bogatyrew.

A l’apogée de ma carrière, il fût mis en place un tour nommé « Fare Well Nureyev 91, 2 ans avant sa mort » en Angleterre, Irlande, Suède, Danemark et Espagne. Il y avait 2 groupes de danseurs, Nureyew and friends et Maria Brissonskaya and friends. Je dois dire que l’entente avec Rudi ne fût pas toujours des meilleures mais je reconnais que je lui dois beaucoup et que c’était le plus grand. Il en a vu aussi de toutes les couleurs… Les critiques n’attendaient qu’une chose, le démolir, Miss Piggy !Il était déjà très malade et un peu fou.. Après tout c’était sa tournée, et les critiques pour faire des intrigues me propulsait en avant ce qui ne plaisait guère à Rudi.

10 ans de tournée avec Rudi en Allemagne, Berlin, Munich, Brussel Barcelona, Londres…

Il mourut en 93 et ce fût malheureusement impossible de retrouver un tel talent d’attirer le public, de le remplacer et moi-même déjà Maman sur le tard vers 48 ans je dansai pour la dernière fois à Genève et m’y arrêtai pour y vivre avec ma fille.

Je n’ai aucun regret dans ma profession. J’ai surtout affronté mon art dans un répertoire de 7 ballets tout au long de ma carrière. Un ballet ne devenait jamais routine pour moi et mon corps de ballet. Il était revisité, dépoussiéré à chaque répétition de préparation d’une tournée que ce soit le Lac ou…Schéhérazade. Un ballet, c’est comme une pièce à la Comédie Française, tout dépend de l’animateur, du régisseur qui apporte vie et jouvence à chaque tentative de rejouer un de ces chefs d’œuvre du répertoire classique.

C’est ce qui fait qu’un danseur reste jeune et spontané. Il doit se dépasser en dominant la tradition, connaître le fond des choses afin de partager son savoir et ses émotions avec le public. Consacrer sa vie à la danse, être habité de l’intérieur, croire dur comme fer en sa passion la danse. Sans passion le danseur n’est pas.

Je vais terminer ma conférence en vous proposant de découvrir 2 films sur la danse Black Swan d‘Arofonosky et Nureyev le film de Ralph Fiennes.

Et vous suggérer de lire de Maurice Bejart, „Les lettres à un jeune danseur“, livre très court et un autre, je cite, dans sa préface du roman“ Mathilde“ quelques très belles lignes 

On perd la guerre, son argent, ses amis…

On perd ses illusions, ses cheveux ou la face,

On perd souvent la tête…

On perd aussi la foi,

Mais on ne perd jamais son temps

Et aussi de Frédérique Nietzsche dans ainsi parlait Zarathoustra

Et que l’on estime perdue toute journée

Où l’on n’aura pas au moins une fois dansé.

                                                                                     Anne-Marie Goéau-Brissonnière                                                                                                                                                                                                                                            « Maria Brissonskaya